logo seis

Premier allumage du sismomètre SEIS dans l'espace

Le sismomètre SEIS, l'instrument principal de la sonde InSight, a été testé pour la première fois dans l'espace profond

Le 16 juillet à 17h43 (heure française), le sismomètre SEIS de la sonde InSight a été allumé pour la première fois dans l'espace, pendant une dizaine de minutes. Toutes les données reçues sur Terre sont cohérentes avec celles attendues par les ingénieurs, et InSight transporte donc vers Mars un instrument en parfaite santé.

Le sismomètre SEIS de la sonde InSight (© IPGP/David Ducros).Le sismomètre SEIS de la sonde InSight. Le 16 juillet 2018, l'état de santé de l'instrument a été testé pour la première fois dans l'espace (© IPGP/David Ducros).

Depuis les ultimes vérifications effectuées sur le pas de tir du centre spatial de Vandenberg, les 25 et 26 avril dernier, 10 jours avant le lancement d'InSight, le sismomètre SEIS n'avait jamais été rallumé. C'est désormais chose faite, puisque le 16 juillet, les ingénieurs américains et français impliqués dans la mission ont réalisé un premier test fonctionnel dans l'espace interplanétaire.

D'une durée assez courte, 10 minutes, ce test a consisté à démarrer l'instrument, puis à collecter les données émises par la totalité des capteurs sismiques, ainsi que par de nombreuses sondes de température. Toutes les données générées ont ensuite été transmises à la Terre, via l'antenne DSS-36 de 34 mètres de la station d'écoute de l'espace lointain (DSN) de Canberra en Australie. Les informations ont d'abord transité par les infrastructures terrestres de la NASA, avant d'être envoyées au centre d'opérations du CNES à Toulouse (le SISMOC). Une fois la totalité des blocs de données relayés vers la Terre, l'instrument a été complètement éteint.

L'analyse des données, conduites par des ingénieurs du CNES, de l'IPGP, de l'Imperial College (Angleterre), de l'Ecole Polytechnique de Zurich (ETH) et du JPL (USA), présents soit directement sur le sol américain, soit en Europe, n'a montré aucune anomalie. Deux des trois capteurs à courte période (SP) fournis par l'Angleterre (les capteurs horizontaux, capables de fonctionner sous gravité zéro) ont transmis un signal utilisable d'un point de vue scientifique, tandis que le troisième capteur (conçu pour fonctionner sous gravité martienne, et dont l'axe est vertical), a logiquement renvoyé un signal saturé. Les données reçues des capteurs très large bande (VBB), placés sous responsabilité française, sont également rassurantes : le niveau de consommation électrique correspond notamment à la valeur souhaitée par les ingénieurs. Destiné à opérer sous gravité martienne, et tout comme le capteur SP vertical, les pendules VBB ont aussi renvoyé un signal saturé, ce qui était là aussi attendu.

En plus de SEIS, la station météorologique (connue sous l'acronyme APSS) a également été testée avec succès, sans qu'aucune anomalie ne soit relevée sur les capteurs ou l'électronique.

Communication d'InSight avec le DSN le 16 juillet 2018 (© NASA/JPL).Statut du réseau d'écoute de l'espace lointain de la NASA (DSN) lors du premier allumage dans l'espace du sismomètre SEIS de la sonde InSight le 16 juillet 2018. Durant le déroulement des tests, l'atterrisseur (nom de code NSYT) était en liaison radio directe avec l'une des antennes de 34 mètres de la station de Canberra en Australie (© NASA/JPL).

Nouveau test de SEIS le 19 juillet 2018

Un second test fonctionnel de SEIS aura lieu le 19 juillet, cette fois-ci pour vérifier l'état de santé du berceau de mise à niveau (non démarré durant le test du 16 juillet), et réaliser une nouvelle acquisition de données avec les deux capteurs SP horizontaux (qui, comme expliqué ci-dessus, sont à l'aise avec l'absence de gravité du milieu spatial).

Le centre des opérations du sismomètre SEIS au CNES (© CNES/Charles Yana).Le centre des opérations du sismomètre SEIS au CNES à Toulouse, durant le dépouillement des données du premier allumage de l'instrument SEIS dans l'espace, le 16 juillet 2018. Les premières informations ont été reçues en France à 19h45, soit 2 heures environ après l'exécution des premières séquences de commande à bord de la sonde InSight (© CNES/Charles Yana).

Le test du système de mise à niveau consistera notamment à valider des investigations effectuées sur Terre avec les inclinomètres (qui serviront sur Mars à mesurer très précisément l'inclinaison du sismomètre par rapport à la surface sur laquelle il sera posé). Des mesures en micro-pesanteur, conduites à bord de l'Airbus A310 Zéro-G du CNES avaient montré que sous gravité nulle, les inclinomètres renvoyaient comme signal une inclinaison égale à zéro, valeur pouvant alors servir de référence pour la calibration de ces capteurs.

Le test du 19 juillet prochain donnera aux ingénieurs non seulement la possibilité de confirmer de façon grandeur nature les hypothèses faites avec l'Airbus A310 0G, mais aussi d'obtenir des données qui permettront de quantifier dans le temps une éventuelle dérive des inclinomètres du système de mise à niveau, si tant est qu'un tel phénomène (non souhaitable) se produise effectivement au cours de la mission.

La sonde InSight se trouve actuellement à 19 millions de kilomètres de notre planète. Sa cible, Mars, est actuellement en période d'opposition, et le 30 juillet prochain, la distance entre cette dernière et la Terre ne sera plus que de 57,6 millions de kilomètres, une valeur presque identique à la distance minimale record atteinte durant l'opposition historique de 2003. Il reste 131 jours avant l'atterrissage de la sonde sur la plaine martienne d'Elysium le 26 novembre 2018.

Pour en savoir plus : le communiqué de presse officiel du CNES.

Dernière mise à jour : 18 juillet 2018

Imprimer

logo IPGP bottom

Realized by IPGP (P. Labrot)

seis-support@ipgp.fr

 

 NASA JPL - Oxford University - Imperial College London - CNES - ISAE - MPS - IPGP - ETH